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Un train pour Gênes, la ville verticale

Gênes

Depuis la gare de Vintimille, on peut accomplir le voyage jusqu’à Gênes en moins de deux heures. La capitale de la Ligurie et l’un des ports les plus importants de la mer Méditerranée. Sa longue histoire lui a laissé un riche patrimoine à découvrir le temps d’un week-end.

Afin d’arriver à Gênes, le train longe la côte ligure. Sur le trajet s’égrène le nom de gares comme Sanremo, Imperia ou Savona. Arrivé à destination, en gare de Gênes Piazza Principe, la ville s’ouvre à vous. Inaugurée en 1860, la gare est l’œuvre d’Alexander Mazzucchetti, un architecte à qui on doit notamment la gare de Turin Porta Nuova. En sortant de la gare, une station de métro cueille les voyageurs dès la sortie du train. Cinquième réseau urbain italien par sa taille, le réseau de la ville permet d’accéder à de nombreux lieux incontournables de la ville.

La gare de Gênes Piazza Principe. Crédit : © Wiki Commons Alessio Sbarbaro

Maupassant lui arrive à Gènes par la mer et décrit dans La vie errante sa rencontre avec le port ligurien : « Au fond du golfe, la ville se soulève comme si elle sortait des flots, au pied de la montagne. Le long des deux côtes qui s’arrondissent autour d’elle pour l’enfermer, la protéger et la caresser, dirait-on, quinze petites cités, des voisines, des vassales, des servantes, reflètent et baignent dans l’eau leurs maisons claires. »

La République de Gênes

Rivale historique de Venise pour le contrôle du commerce maritime, l’industrieuse Gênes a marqué l’histoire européenne et méditerranéenne de son empreinte. La République de Gènes est une thalassocratie de premier plan. Elle s’appuie sur des comptoirs commerciaux installés sur tout le pourtour méditerranéen, mais également jusqu’à la mer Noire à l’Est et jusqu’à la Manche à l’Ouest. L’incroyable puissance de la cité maritime se retrouvent aujourd’hui dans les palais des grandes familles nobles de la ville.

A Gênes, on se perd avec joie dans les venelles du centre historique. Ce dédale de ruelles – baptisées par les Gênois « carruggi » constitue en effet un labyrinthe efficace pour perdre le visiteur d’un jour. La cathédrale San Lorenzo, zébrée de gris et de blanc comme souvent en Ligurie, le Palazzo Ducale qui servait de résidence aux Doges et de siège du gouvernement de la Superba, comme on surnomme la ville, et le théâtre Carlo Felice, principal opéra de Gênes : le centre historique compte de nombreux monuments qui se dévoilent au détour d’une ruelle.

Une cité verticale

Ville verticale, on explore Gênes à pied, en funiculaire, en train ou même en ascenseur, comme celui de Castelleto et ses vitraux Art nouveau ou celui de Montegalletto, qui rejoint le Musée des cultures du monde. Le petit train à crémaillère de Granarolo permet de grimper tout en haut de la colline et jouir ainsi d’une vue imprenable sur la cité et sur son port.

Sa longue histoire lui a laissé un riche patrimoine, tandis que sa culture gastronomique rayonne bien au-delà des collines qui entourent la ville. Le pesto genovese bien sûr, exclusivement préparé dans un mortier avec du basilic génois AOP. La focaccia se décline ici à l’infini et la farinata, une pâte à base de farine de pois chiches, se déguste dans les traditionnelles « sciamadde », ces petits établissements dotés d’un four à bois. Joie de la street food, les anchois frits minute sont servis en cornet.

Crédit : © Xedum – Visit Genoa

Une ville populaire

Si sa rivale de toujours Venise peut sembler aujourd’hui dénaturée par le tourisme de masse, Gênes est restée une ville populaire. Partout dans la ville, les supporters ultra des deux grands clubs locaux de foot, le Genoa et la Sampdoria inscrivent sur les murs l’amour de leur équipe et la haine de leur éternel rival. Une opposition sur le terrain du sport, mais aussi sur celui de la politique, les supporters de la Genoa étant marqué à gauche, tandis que ceux de la Sampdoria embrassent souvent les idées de l’autre côté de l’échiquier politique. Chaque ruelle semble être le terrain de cette rivalité. En descendant vers l’aquarium de Gênes, l’un des plus grands d’Europe où on peut admirer quelque 600 espèces différentes, ainsi que le Galata Museo del Mare, pour découvrir l’histoire de la navigation, on trouve une bonne adresse où se remettre de ses émotions du jour. Le tourisme, ça creuse. Rendez-vous au restaurant Cavour 21 (Piazza Cavour 21r). Cette adresse populaire, toute en simplicité, dont la salle est constamment remplie de mangeurs heureux vaut le détour. Souvent plein, il suffit de laisser son nom et de repasser à l’heure convenue, vous pouvez également boire un verre en attendant devant l’établissement. Votre attente sera récompensée par des plats canailles, issus de la riche tradition culinaire ligurienne, arrosés de vins locaux à des prix très abordables. Une conclusion parfaite à votre escapade génoise.

Pierre Michel

Crédit : © P. MIchel – En train
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